On apprenait cette semaine (13 mai) que des syndiqués de la Société de transport de Sherbrooke (STS) ont voté pour entamer des moyens de pression qui pourraient éventuellement se rendre jusqu’à une grève générale illimitée « au moment jugé opportun ».
Ça brasse à la STS
Quand on sait que les conventions collectives sont échues depuis le 28 février 2023, on se demande bien pourquoi les négociations ont tellement trainé en longueur. Quatorze mois. Et on n’en trouve aucune trace de celles-ci dans les procès-verbaux de la STS. Ou dans les médias.
Qui ? Quoi ? Quand ? On ne sait rien.
La démission de Marc Denault à la présidence de la STS à ce moment-ci est fâcheuse. Fâchante ! S’il voulait mettre l’administration Beaudin dans l’embarras, c’est réussi. C’est Laure Letarte-Lavoie qui prendra la relève.
Ça semble être devenu une habitude de la part d’une certaine opposition de démissionner de postes qui comportent des responsabilités importantes et qui peuvent avoir un impact financier majeur.
Pour la STS, l’administration Beaudin a fait passer la contribution de la Ville de 16,3 M$ sous Lussier à 18,3 M$ en 2022 puis à 24 M$ par année par la suite. C’est une hausse de 50 % !
C’est dans ce contexte que les villes se sont fait accorder par la CAQ le pouvoir d’imposer une taxe sur les immatriculations des véhicules de promenade pour financer le transport en commun : on cherche 4,3 M$. De même, la (fameuse !) taxe piscine (autre gain des villes) où on espère générer 900,000 $. Problème : l’opposition tergiverse. Pour des pinottes ! Quand on compare ce petit 5 M$ avec le budget total de ±500 M$ de la Ville. Un pour cent.
Décision d’Évelyne Beaudin de ne pas se représenter en novembre 2025
Au début du mois, la mairesse en a fait l’annonce. Sans donner de raisons avec précision. Mais a parlé d’une « accumulation ».
Je ne tenterai pas, comme certains mauvais chroniqueurs (et historiens, notais-je), de conjecturer les raisons de sa décision. Encore moins de « tirer sur l’ambulance’ »comme certaines adversaires malavisées. Jubilantes sur l’heure.
Évelyne Beaudin est une personne d’équipe. Il le faut pour intéresser des personnes à la politique, fonder un parti, solliciter des gens à joindre son équipe, trouver une cheffe, faire campagne, être élue seule de sa gang pendant quatre ans, récupérer la chefferie du parti, rebelotte, refaire campagne et faire élire un équipe suffisamment nombreuse et compétente pour gouverner.
Le vent de l’opposition dans la face
Les nombreux désistements des membres de l’opposition sur les comités (comme Marc Denault à la STS) ont beaucoup nui à gestion de la Ville. Plus qu’au parti de la mairesse. Dont certains membres ont dû écoper avec d’autres. À leurs places. Par exemple, Hydro-Sherbrooke qui relevait de la Commission des finances et de l’administration a été l aissée à elle-même. Il n’y a pas eu de réunion du conseil d’administration depuis le désistement de sa présidente au printemps 2022.
À l’hiver suivant, la pointe hivernale a généré une dépense supplémentaire de plusieurs millions de $ qui s’additionnent aux pertes de revenus dues à un hiver doux. Ces pertes ont dû être compensées en cours d’année 2023 par l’administration, mais nous ne verrons les détails qu’au dépôt du rapport annuel d’Hydro-Sherbrooke qui pourrait n’arriver qu’à la fin de cette année, presque deux ans après les événements.
Les loups solitaires
Il est beaucoup plus facile d’être un loup (ou une louve) solitaire dans l’opposition que de travailler en équipe. On peut « s’opposer à tout » sans se préoccuper des autres au nom de notre prétendue « indépendance ». S’opposer au moindre projet de logements sociaux, de services additionnels, de maintien d’infrastructures ou de toponymie féminine. Parce qu’on n’a pas à trouver des solutions dans l’opposition. On sait que d’autres vont s’en charger. Même une femme enceinte de huit mois fera mieux. Prendra soin. Avec courage. Malgré ses absences probables. Et grâce à ses présences surprises parfois. L’opposition ne fera que le strict minimum : toujours ne s’occuper que du « Un pour cent ».