Noël approche et, coutume oblige, nous nous retrouverons toutes et tous dans les magasins afin de dénicher des cadeaux pour toute la famille. Parmi ceux-ci, certains seront sans doute destinés à des enfants. Alors questionnons-nous un instant sur le type de présents que nous désirons offrir à ces derniers.
Bien que cela puisse sembler anodin, les jouets demeurent des outils majeurs de socialisation. En effet, ils constituent un premier contact avec les réalités sociales, ses cadres et ses structures et sont par le fait même des transmetteurs de stéréotypes sexistes. Il importe donc d’être attentifs et attentives aux messages que les cadeaux peuvent envoyer.
Les stéréotypes sexistes sont des idées préconstruites de rôles, de caractéristiques, de comportements ou de valeurs attribués selon le sexe d’une personne et correspondent généralement à des visions traditionnelles. En ce qui concerne les jouets, on distingue habituellement une catégorie destinée aux garçons et une aux filles. Que retrouve-t-on dans la première division ?
Des superhéros sauvant le monde, des autos, des jeux vidéo, des outils, etc. Des jouets valorisant l’action, la force, le pouvoir et le charisme. On compte également, parmi les jouets destinés aux garçons, les barbecues miniatures. Il est alors intéressant de faire un parallèle avec les cuisinières roses que l’on achète généralement aux filles : ils font appel, l’un et l’autre, à des rôles traditionnels. Alors que le barbecue fait référence aux hommes qui travaillent à l’extérieur avec de l’équipement potentiellement dangereux, la cuisinière contraint les femmes à l’intérieur.
Parlons-en d’ailleurs des jouets destinés aux jeunes filles. Des barbies, des poupées et des princesses. Et cette fameuse cuisinière rose. Mais revenons aux princesses : quel rôle occupent-elles exactement ? Aucun en particulier, hormis faire le ménage en attendant l’arrivée de leur prince charmant. Ces jouets réduisent les filles à trois fonctions franchement stéréotypées et dévalorisantes : prendre soin des poupées, se faire belles avec les princesses, les barbies ainsi que les poupées maquillables-habillables-coiffables et finalement, effectuer les tâches ménagères.
Ce qui dérange le plus, ce n’est pas nécessairement les jouets en tant que tels, mais plutôt le fait qu’ils soient associés à un genre précis, limitant ainsi les possibilités du plein développement de l’enfant et imposant des catégories autant pour les garçons que pour les filles. Ils font référence à des statuts, des personnages qui ne correspondent peut-être pas à la personnalité réelle de l’enfant, à ses désirs et à ses intérêts. Par l’intermédiaire de tous ces jouets et modèles genrés, il leur est imposé, de manière inconsciente et insidieuse, un rôle, un statut.
Cette année, cherchez des alternatives : des cadeaux créatifs et neutres ! Soyez alerte et surtout, soyez critique.
Source : Comité En Estrie, dénonçons les images et publicités sexistes d’Arrimage Estrie.