L’Estrie compte près d’une dizaine de maisons d’hébergement pour femmes en difficultés ou femmes victimes de violence sur son territoire. Ces maisons d’hébergement sont plus que des refuges: elles sont des endroits où les femmes peuvent rebâtir leur vie.
Alors qu’une femme sur quatre est victime de violence conjugale au cours de sa vie, et qu’une femme sur trois a été victime d’au moins une agression sexuelle depuis l’âge de 16 ans, les travailleuses des maisons d’hébergement font face à de grands défis quotidiens. Les frais de transport élevés, le manque d’interprètes, l’augmentation des demandes de femmes sans statut, de femmes immigrantes et de femmes en situation de handicap sont quelques exemples d’une réalité de plus en plus fréquente.
Rappelons que la violence envers les femmes désigne l’ensemble des comportements violents, individuels ou collectifs, fondés sur le genre. D’ailleurs, les instances internationales reconnaissent l’existence de discriminations systémiques envers les femmes. Rappelons également que les agressions sexuelles sont à considérer dans le continuum des violences envers les femmes. Violence conjugale et familiale, agressions sexuelles (attouchements, inceste, viol, viol collectif, viol en temps de guerre, etc.), harcèlement sexuel et psychologique, mutilations génitales, stérilisation forcée, féminicides, traite des femmes à des fins économiques et sexuelles, exploitation sexuelle, marchandisation et objectification du corps, pornographie: tous ces traitements dégradants sont surtout imposés aux femmes, parce qu’elles sont des femmes. Les violences systémiques sont bien réelles. Elles affectent tous les aspects de la vie des femmes (santé, justice éducation, logement, travail salarié, travail domestique, représentations médiatiques, sexualités, reproduction, représentation politique, etc.).
Une mobilisation à l’international et au Québec pendant 12 jours L’ONU a officialisé le 25 novembre comme la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes le 17 décembre 1999, l’occasion de rappeler que cette violence est un obstacle sur la voie de l’égalité, du développement de la paix. Cette date commémore l’assassinat politique et sexiste des sœurs Mirabal, trois militantes de la République dominicaine qui ont été exécutées en 1960 sous les ordres du chef d’État d’alors. Le 25 novembre correspond aussi au début des 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes, une campagne reconnue à l’international, qui se termine le 10 décembre, Journée internationale des droits de la personne.
Au Québec, le 25 novembre marque le début des 12 jours d’action pour l’élimination des violences envers les femmes, qui se terminent le 6 décembre, Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Rappelons que le 6 décembre est aussi une journée de commémoration pour les 14 femmes assassinées en 1989 à l’École Polytechnique de Montréal. Pendant les 12 jours d’action, les féministes sont mobilisées pour faire de la sensibilisation en lien avec l’ensemble des violences envers les femmes et sont en action pour lutter pour un monde de paix. La population est invitée à porter le ruban blanc et à observer une minute de silence afin de commémorer les 14 victimes de Polytechnique et de prendre des engagements pour enrayer la violence faite aux femmes.